Ferrari 250 Testa Rossa

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Article principal : Ferrari 250.

Ferrari 250 Testa Rossa
Ferrari 250 Testa Rossa
Ferrari 250 Testa Rossa de 1957, au Rétromobile de Paris 2013.

Marque Ferrari
Années de production 1957-1961
Production 33 exemplaire(s)
Classe Sport-prototype
Usine(s) d’assemblage Usine Ferrari de Maranello, Carrozzeria Scaglietti
Moteur et transmission
Énergie Essence
Moteur(s) Ferrari V12 Colombo
Position du moteur Longitudinale avant
Cylindrée 2 953 cm3
Puissance maximale 304 ch (224 kW)
Couple maximal 302 N m
Transmission Propulsion
Boîte de vitesses 4 puis 5 rapports manuels synchronisés
Masse et performances
Masse à vide 920 kg
Vitesse maximale 270 km/h
Châssis - Carrosserie
Carrosserie(s) Spyder Scaglietti
Freins À tambours hydrauliques à double mâchoire, puis freins à disque hydrauliques
Dimensions
Longueur 4 178 mm
Largeur 1 549 mm
Hauteur 1 013 mm
Empattement 2 350 mm
Voies AV/AR 1 308 mm  / 1 300 mm
Chronologie des modèles
Précédent Ferrari 500 TRC, Ferrari 335 S Ferrari 250 P, Ferrari 330 TRI/LM Suivant
modifier Consultez la documentation du modèle

La Ferrari 250 Testa Rossa est une voiture de sport-prototype du constructeur automobile italien Ferrari, et du designer Scaglietti de Maranello, produite à 33 exemplaires entre 1957 et 1961.

Elle domine le sport automobile de son époque (limité à 3 L de cylindrée) grâce à son moteur Ferrari V12 Colombo, avec les victoires de Ferrari aux titres de Champion du monde des voitures de sport 1958, 1960 et 1961, et remporte notamment le triplé des 24 Heures du Mans 1958, 1960 et 1961[1].

Histoire

Le nom « Testa Rossa » est associé à une série de voitures de course au palmarès de légende et aux succès marquants dans l'histoire de l'automobile.

Signifiant littéralement « tête rouge » en italien, en référence à la couleur rouge « Rosso Corsa », la Ferrari 250 Testa Rossa est une évolution des précédents modèles sport-prototype spyder Scaglietti Ferrari Monza (en) (500 TRC 1957), Ferrari 290 MM (en) (1956), Ferrari 315 S (1957) et Ferrari 335 S (1957), etc.

La première version constructeur de la Ferrari 250 Testa Rossa (construite à 14 exemplaires) apparaît le , avec une 10e place aux 1 000 kilomètres du Nürburgring 1957 du premier prototype d'usine (châssis no 0666). Les 19 versions compétition « clients » sont ajoutées au catalogue Ferrari le . Cette dernière version se distingue de la première par sa boîte de vitesses montée à l'avant, sa conduite à gauche et sa carrosserie légèrement modifiée[2].

La mythique Ferrari 250 GTO hérite de son moteur au palmarès prestigieux. La Ferrari Testarossa (1984) reprend son nom, ainsi que la Ferrari Testa D’Oro (1989), et Ferrari Rossa (2000).

Design

Collection automobile de Ralph Lauren.

Comme le veut la tradition Ferrari de l'époque, le design est issu du crayon de Pininfarina tandis que Scaglietti est chargé de fabriquer la carrosserie[3]. Le design de la carrosserie, autant technique qu'esthétique, est une évolution des précédents modèles sport-prototype spyder Scaglietti Ferrari 290 MM (en) (1956), Ferrari 315 S (1957) et Ferrari 335 S (1957)... L'originalité des ailes antérieures permet de ne couvrir les roues que partiellement pour mieux refroidir les freins à tambours[4]. Néanmoins, ce style peu conventionnel sera adouci en cours de production, abandonnant les ailes très découpées au profit de deux ouvertures pratiquées de part et d'autre de la large prise d'air frontale[5].

Motorisation

Moteur Ferrari V12 Colombo, avec six carburateurs Weber doubles corps et trompettes d'admission.

Ce modèle emblématique de la marque est motorisé par un moteur Ferrari V12 Colombo de 3 litres de cylindrée, pour 300 ch et 270 km/h de vitesse de pointe. Un dramatique accident mortel du précédent modèle Ferrari 335 S à moteur Ferrari V12 Jano de 4 L pour 390 ch et 300 km/h de vitesse de pointe, aux Mille Miglia 1957, ayant entraîné une limitation de l'escalade de la puissance en compétition européenne à 3 L de cylindrée. Ce moteur emblématique de la marque est revu en profondeur, notamment au niveau de la culasse, de façon à atteindre le rendement de 100 chevaux par litre, avec six carburateurs Weber double corps de 38 millimètres et trompettes d'admission, soit un carburateur pour deux cylindres[2]. Le moteur développe une puissance maximale de 300 ch à 7 500 tr/min et un couple maximal de 302 N m à 6 100 tr/min. Légère, puisqu'elle ne pèse que 798 kg selon Ferrari, la 250 Testa Rossa parvient à une vitesse de 270 km/h[6].

Compétition

Le Mans Classic 2014, avec le collectionneur Michael Kadoorie (en), et Jean Todt (ex-directeur de Ferrari).

Les débuts en compétition de la 250 TR sont plutôt laborieux et cette dernière abandonne à plusieurs reprises en raison de pannes mécaniques. Ainsi, l'équipe formée par Olivier Gendebien et Maurice Trintignant pour les 24 Heures du Mans 1957 se voit obligée d'abandonner à la dixième heure en raison d'une défaillance d'un piston[4]. L'année 1958 lui est très favorable, avec la victoire de Phil Hill et Peter Collins des 1 000 kilomètres de Buenos Aires 1958 ainsi que des 12 Heures de Sebring 1958. Luigi Musso et Olivier Gendebien remportent quant à eux la Targa Florio 1958, Gendebien et Hill les 24 Heures du Mans 1958, et coup d'éclat aussi impressionnant, associé cette fois ci à Mike Hawthorn, Peter Collins obtient encore en 1958 la deuxième place des 1 000 kilomètres de Buenos Aires 1958, devant trois autres Testa Rossa officielles[4]. En fin d'année le Trophée de Nassau revient à E. D. Martin.

Festival de vitesse de Goodwood 2008.

Au fil des ans, le modèle gagne alors notamment les 12 Heures de Sebring 1959, les 200 miles de Riverside (1959), de nouveau les 1 000 kilomètres de Buenos Aires 1960, les 24 Heures du Mans 1960 avec Gendebien et Paul Frère, le Trophée du Gouverneur de Nassau (1960), les 24 Heures du Mans 1961 avec Gendebien[7] et Hill, le Trophée de Seafair (1961), la Coupe Rose de Portland (1961 et 1962)... au total quatre éditions des 12 Heures de Sebring reviendront à la TR (1958, 1959, 1961 et 1962, les trois premières avec Gendebien, Jo Bonnier et Lucien Bianchi gagnant en 1962).

La 250 TR dominera le Sport-prototypes de la fin des années 1950 et du tout début des années 1960. Cette « main mise » s'explique par le contexte particulier dans lequel la 250 Testa Rossa est née. À la suite des accidents meurtriers de Pierre Levegh aux 24 Heures du Mans en 1955 et de Alfonso de Portago aux Mille Miglia en 1957, la CSI décide de limiter à trois litres la cylindrée des moteurs dans le but de réduire « l'escalade à la puissance des monstrueuses Aston Martin, Jaguar et Maserati »[8]. Ferrari était pour sa part déjà prêt pour ce bouleversement, puisque le moteur Colombo est, depuis longtemps, de trois litres.

Grâce à la TR, Ferrari obtient le titre de Championnat du monde des constructeurs en Championnat du monde des voitures de sport pour les années 1958, 1960 et 1961 (vice-champion en 1959 derrière Aston Martin).

Palmarès partiel

Victoires de Ferrari aux titres de Champion du monde des voitures de sport 1958, 1960, et 1961 (vice-champion 1959) avec[9] :

Voitures de collection

La Ferrari 250 Testa Rossa (dont il existe de nombreuses répliques) est une des voitures de collection Ferrari les plus cotées. L'une d'entre elles (chassis n° 071TR) du pilote italien Piero Drogo est entre autres adjugée au prix de 9 millions  en mai 2009 [10]. Un modèle précédent de Ferrari 335 S de 1957 est adjugé 32 millions € au Rétromobile de Paris 2016.

Notes et références

  1. « Ferrari 250 Testa Rossa », sur www.ferrari.com (consulté en )
  2. a et b Gilles Bonnafous, « Ferrari 250 Testa Rossa », MotorLegend.com, , p. 1
  3. Hartmut Lehbrink et al. (2004), Ferrari, Ferrari Testa Rossa, pp. 73-83
  4. a b et c Gilles Bonnafous, « Ferrari 250 Testa Rossa », MotorLegend.com, , p. 2
  5. Gilles Bonnafous, « Ferrari 250 Testa Rossa », MotorLegend.com, , p. 4
  6. « 1957 Ferrari 250 TR », Luxury Issues, (voir archive)
  7. Olivier Gendebien est crédité de quatre victoires au Mans, dont trois sur 250TR : en 1958, 1960 et 1961.
  8. Patrick Erhardt, « Ferrari 250 Testa Rossa : Pierre de touche » [PDF] (voir archive)
  9. « All Results of Ferrari 250 TR »,
  10. Jacques Chevalier, « Record des enchères pour la Ferrari 250 Testa Rossa », sur Le Figaro,

Bibliographie

  • Rainer W. Schlegelmilch, Hartmut Lehbrink et Jochen von Osterroth, Ferrari, Paris, Editions Place des Victoires, , 408 p. (ISBN 978-2-8445-9078-7)

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Ferrari 250 Testa Rossa, sur Wikimedia Commons

Articles connexes

Liens externes

  • (en) All Results of Ferrari 250 TR - RacingSportsCars
  • [vidéo] Just Drive It: The Ferrari 250 Testa Rossa sur YouTube
  • [vidéo] Ferrari 250 Testa Rossa by DK Engineering sur YouTube
  • [vidéo] Driving a Le Mans Winning 1960 Ferrari TR250 59/60 - 2017 Pebble Beach Week sur YouTube
v · m
Chronologie des modèles de route de Ferrari de 1947 à 1968
TypeAnnées 1940 Années 1950 Années 1960
0 1 2 3 4 5 6 7 8 90 1 2 3 4 5 6 7 8 90 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Modèles de course   125 S 166 S 195 S 212 Export 225 S 250 MM 250 Monza   250 Tour de France 250 SWB 250 GTO 250 LM  
  159 S     250 S 250 Export    
GT 2 places   166 Inter 195 Inter 212 Inter 250 Europa 250 GT Europa 250 GT Boano 250 GT Ellena 250 GT Coupé Pinin Farina Article de qualité 250 GT Lusso 330 GTC 365 GTC
      275 GTB 275 GTB/4
Spider/Cabriolet   166 Inter 195 Inter 212 Inter 250 Europa 250 GT Europa 250 Cabriolet Pinin Farina Article de qualité 250 GT Cabriolet Pinin Farina   275 GTS 330 GTS 365 GTS
    Article de qualité 250 GT California Spyder   365 California  
GT 2+2     Article de qualité 250 GTE Bon article 330 GT 2+2 365 GT 2+2
America     340 America 375 America/MM 410 Superamerica 400 Superamerica 500 Superfast 365 California  
v · m
Chronologie des modèles de route de Ferrari de 1960 à nos jours
TypeAnnées 1960 Années 1970 Années 1980 Années 1990 Années 2000 Années 2010 Années 2020
0 1 2 3 4 5 6 7 8 90 1 2 3 4 5 6 7 8 90 1 2 3 4 5 6 7 8 90 1 2 3 4 5 6 7 8 90 1 2 3 4 5 6 7 8 90 1 2 3 4 5 6 7 8 90 1 2 3
GT 2 places
à moteur avant
Bon article 250 GT 275
GTB/GTS
365
GTB/4 et GTS/4
      550 Maranello 575M Maranello 599 GTB Fiorano F12 Berlinetta 812 Superfast
  330 & 365 GTC/GTS         599 GTO SA Aperta    
GT 2+2
à moteur V12 avant
Article de qualité 250 GTE Bon article 330 GT 2+2     Ferrari 365 GTC/4 365
GT4 2+2
400 400i 412   456 GT 456M GT 612 Scaglietti FF GTC4Lusso  
  500 Superfast Ferrari 365 GT 2+2            
Coupé 2+2
à moteur V8 avant
            Roma
Coupé-cabriolet 2+2
à moteur V8 avant
          California Portofino
Sportive 2 places à moteur
V6 central arrière
  Dino 206 GT
et Dino 246 GT/GTS
            296 GTB
Sportive 2 places à moteur
V8 central arrière
    308, 208 et 208 Turbo 328 348 F355 360 Modena F430 Bon article 458 Italia 488 GTB F8 Tributo
Sportive 2+2
à moteur central arrière
    308 et 208 GT4 Mondial 8 Mondial
3.2
Mondial t        
Moteur Flat-12
central arrière
    365 GT4 BB 512 BB 512 BBi Testarossa 512 TR et
F512 M
       
America 400 Superamerica 500 Superfast 365 California           575 Superamerica   Superamerica 45   F60 America    
Supercars   250
GTO
250
LM
      288 GTO   F40   Bon article F50     Enzo     LaFerrari   SF90 Stradale
Icona             Monza SP1 & SP2
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