Paramètre gravitationnel standard

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Ne pas confondre avec la masse réduite, également notée μ (mu).

Le paramètre gravitationnel standard d'un corps, noté μ (mu), est le produit de la constante gravitationnelle G par la masse M de ce corps :

μ = G M {\displaystyle \mu =GM} .

Quand M désigne la masse de la Terre ou du Soleil, μ s'appelle la constante gravitationnelle géocentrique ou la constante gravitationnelle héliocentrique.

Le paramètre gravitationnel standard s'exprime en kilomètres cubes par seconde carrée (km3/s2 ou km3 s−2). Pour la Terre, μ = G M = {\displaystyle \mu =GM=} 398 600,441 8 ± 0,000 8 km3/s2.

En astrophysique, le paramètre μ fournit une simplification pratique des différentes formules liées à la gravitation. En fait, pour le Soleil, la Terre et les autres planètes disposant de satellites, ce produit GM est connu avec une meilleure précision que celle associée à chacun des deux facteurs G et M[a]. On utilise donc la valeur du produit GM connue directement plutôt que de multiplier les valeurs des deux paramètres G et M.

Petit objet en orbite stable

Si m << M   {\displaystyle m<<M\ } , c'est-à-dire si la masse m   {\displaystyle m\ } de l'objet en orbite est très inférieure à la masse M   {\displaystyle M\ } du corps central :

Le paramètre gravitationnel standard pertinent est relatif à la plus grosse masse M   {\displaystyle M\ } et non à l'ensemble des deux.

La troisième loi de Kepler permet de calculer le paramètre gravitationnel standard, pour toutes les orbites circulaires naturelles stables autour d'un même corps central de masse M   {\displaystyle M\ } .

Orbites circulaires

Pour toutes les orbites circulaires autour d'un corps central :

μ = G M = r v 2 = r 3 ω 2 = 4 π 2 r 3 / T 2   {\displaystyle \mu =GM=rv^{2}=r^{3}\omega ^{2}=4\pi ^{2}r^{3}/T^{2}\ }

avec :

  • r   {\displaystyle r\ } est le rayon orbital,
  • v   {\displaystyle v\ } est la vitesse orbitale,
  • ω   {\displaystyle \omega \ } est la vitesse angulaire,
  • T   {\displaystyle T\ } est la période orbitale.

Orbites elliptiques

La dernière égalité ci-avant relative aux orbites circulaires se généralise facilement aux orbites elliptiques :

μ = 4 π 2 a 3 / T 2   {\displaystyle \mu =4\pi ^{2}a^{3}/T^{2}\ }

où :

  • a   {\displaystyle a\ } est le demi-grand axe.
  • T   {\displaystyle T\ } est la période orbitale.

Trajectoires paraboliques

Pour toutes les trajectoires paraboliques, r v 2   {\displaystyle rv^{2}\ } est constant et égal à 2 μ   {\displaystyle 2\mu \ } .

Pour les orbites elliptiques et paraboliques, μ   {\displaystyle \mu \ } vaut deux fois le demi grand axe multiplié par l'énergie orbitale spécifique.

Valeurs numériques

Valeurs de μ = G M {\displaystyle \mu =GM\,} pour différents corps du Système solaire :

Corps central μ (km3/s2)
Soleil 132 712 440 018
Mercure 22 032
Vénus 324 859
Terre 398 600 ,4418 ±0,0008
Lune 4902 ,7779
Mars 42 828
Cérès 63 ,1 ±0,3[1],[2]
Jupiter 126 686 534
Saturne 37 931 187
Uranus 5 793 939 ± 13[3]
Neptune 6 836 529
Pluton 871 ±5[4]
Éris 1 108 ±13[5]

Notes et références

Notes

  1. Pour un corps céleste disposant de satellites la valeur du produit GM est directement déduite des paramètres orbitaux des satellites (via l'accélération gravitationnelle GM/d2d désigne la distance planète-satellite), généralement connus avec une très grande précision, alors que la constante G n'est connue que par mesure directe (précision relative de seulement 4,6 × 10−5) et que la masse M n'est connue qu'à travers le rapport (GM)/G.

Références

  1. (en) E. V. Pitjeva, « High-Precision Ephemerides of Planets — EPM and Determination of Some Astronomical Constants », Solar System Research, vol. 39, no 3,‎ , p. 176 (DOI 10.1007/s11208-005-0033-2, lire en ligne [PDF])
  2. D. T. Britt et al Asteroid density, porosity, and structure, pp. 488 in Asteroids III, University of Arizona Press (2002).
  3. (en) R.A. Jacobson, « The masses of Uranus and its major satellites from Voyager tracking data and Earth-based Uranian satellite data », The Astronomical Journal, vol. 103, no 6,‎ , p. 2068–2078 (DOI 10.1086/116211, lire en ligne)
  4. (en) M. W. Buie, W. M. Grundy, E. F. Young, L. A. Young, S. A. Stern, « Orbits and photometry of Pluto's satellites: Charon, S/2005 P1, and S/2005 P2 », Astronomical Journal, vol. 132,‎ , p. 290 (DOI 10.1086/504422, lire en ligne), « astro-ph/0512491 », texte en accès libre, sur arXiv.
  5. (en) M.E. Brown et E.L. Schaller, « The Mass of Dwarf Planet Eris », Science, vol. 316, no 5831,‎ , p. 1585 (PMID 17569855, DOI 10.1126/science.1139415, lire en ligne)

Voir aussi

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