Fort de Châtillon

Fort de Châtillon
Image illustrative de l’article Fort de Châtillon
Description
Type d'ouvrage fort
Dates de construction 1874
Ceinture fortifiée camp retranché de Paris
Utilisation fort de ceinture
Utilisation actuelle Centre d'études nucléaires de Fontenay-aux-Roses
Propriété actuelle Commissariat à l'Énergie atomique
Garnison ?
Armement de rempart ?
Armement de flanquement ?
Organe cuirassé néant
Modernisation béton spécial non réalisée
Programme 1900
Dates de restructuration non réalisée
Tourelles -
Casemate de Bourges -
Observatoire -
Garnison ?
Programme complémentaire 1908 non réalisé
Coordonnées 48° 47′ 26″ nord, 2° 16′ 34″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fort de Châtillon
Fort de Châtillon
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
(Voir situation sur carte : Île-de-France)
Fort de Châtillon
Fort de Châtillon
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-Seine
(Voir situation sur carte : Hauts-de-Seine)
Fort de Châtillon
Fort de Châtillon
modifier Consultez la documentation du modèle

Le fort de Châtillon est un ancien édifice militaire situé à 5 km au sud de Paris, sur les communes de Châtillon-sous-Bagneux et de Fontenay-aux-Roses (actuel département des Hauts-de-Seine). Il a été construit en 1874 et n'existe plus depuis 1957.

Ce fort, ainsi dénommé car défendant la ville de Châtillon-sous-Bagneux, se trouve en réalité majoritairement sur un écart de la commune voisine de Fontenay-aux-Roses. Seuls l'entrée principale et quelques bâtiments se trouvaient sur Châtillon et ont été détruits à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Histoire du fort

1870 : Guerre franco-allemande

L'histoire de ce fort débute avec la guerre de 1870 et la création de la redoute de Châtillon par des habitants de cette ville. Elle permit aux Français de ralentir la progression prussienne vers la capitale et donna lieu à de violents combats. Après cette guerre, il fut décidé de créer de nouveaux forts autour de Paris : le site de Châtillon fut l'un des sites retenus. En 1874 commence la construction du fort, non loin de l'ancienne redoute de Châtillon.

1939-45 : Seconde Guerre mondiale

Pendant la Seconde Guerre mondiale, ce bâtiment ne connut pas d'activité particulière. À la Libération, le fort sert de prison : Joseph Darnand, Jean Luchaire, Marcel Bucard et Jean Hérold-Paquis y furent fusillés.

1946 : Premier centre de recherche du CEA

Après la guerre, le fort change de vocation pour servir au commissariat à l'Énergie atomique (CEA). En , le fort devient le premier centre de recherche du CEA[1]. Frédéric Joliot-Curie en fut le premier directeur. C’est dans ce fort que diverge en 1948 la pile Zoé, première pile atomique française, qui fonctionnera jusqu'en 1975[2].

À la suite de l'expérience réussie d'extraction du plutonium de la pile Zoé à l'usine du Bouchet en 1949, le CEA met en service en 1954 au Fort de Châtillon un petit pilote industriel de traitement du combustible nucléaire usé utilisant le procédé PUREX. Cette activité militaire hautement dangereuse et confidentielle est ensuite rapidement délocalisée à Marcoule, où est lancée en 1958 la première usine de production de plutonium (UP1) pour extraire le plutonium des réacteurs G1, G2 et G3[3].

Si les recherches nucléaires se poursuivent au fort de Châtillon, le CEA décide de créer un autre site, plus grand et surtout plus éloigné de l'agglomération parisienne, le centre CEA de Saclay qui ouvre en 1952.

1957 : Centre d'études nucléaires de Fontenay-aux-Roses

En 1957, le fort de Châtillon change de nom pour devenir le Centre d'études nucléaires de Fontenay-aux-Roses (CEN-FAR). Seul le portail et quelques bâtiments de l'ancien fort sont conservés, le reste sera rasé et reconstruit de 1957 à 1970. En 1974, le TFR (tokamak de Fontenay-aux-Roses), prototype de réacteur à fusion nucléaire, est mis en service. Mais il semble toutefois difficile de maintenir de telles activités en pleine agglomération. La pile Zoé, arrêtée, est converti en « musée de l'atome »[2].

Le CEA de Fontenay-aux-Roses s'oriente peu à peu vers d'autres activités que la recherche nucléaire, notamment dans le domaine de la gestion des déchets nucléaires et de la radioprotection. Le site accueille également des services administratifs du CEA.

Les installations nucléaires ont été exploitées pour le développement du procédé de traitement du combustible nucléaire usé jusqu'en 1995[4].

Depuis février 2017, il est regroupé avec le centre CEA de Saclay pour constituer le centre CEA Paris Saclay[5].

1996 : Incendie du bâtiment no 1

Le , un incendie ravage un bâtiment administratif, qui abrita longtemps la direction du site nucléaire[6]. Le centre prend alors une double vocation, d'abord patrimoniale, avec le Musée de l'atome dans le bâtiment abritant la pile Zoé, et aussi de recherche sur les sciences du vivant. Un bâtiment est également dévolu à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Depuis 1999, le CEA a entrepris de démanteler le centre[4].

Enfin, certains bâtiments sont détachés depuis 2007 du CEA et sont désormais utilisés par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Le directeur du CEN-FAR note qu'on ne parle désormais plus du « Fort » et de l'« Annexe » (où se trouve l'IRSN), mais désormais du CEN-FAR et de l'IRSN-Fontenay-aux-Roses. De fort militaire, le fort de Châtillon est finalement devenu un centre de recherches civil, berceau de l'énergie nucléaire française.

Pollution environnementale

En 2010, l'IRSN a informé l'ASN que des traces de plutonium ont été relevées dans des sédiments au fond de la Seine dans le bassin des docks de Rouen, et dans le bras mort de la Seine à Bouafles, en amont de Rouen et du barrage de Poses. Des dépôts qui ont été retrouvés provenaient notamment d'opérations de retraitement et de séparation d'éléments radioactifs effectués en 1975 au centre CEA de Fontenay-aux-Roses[7].

Installations nucléaires

  • Pile Zoé (EL1) (1947-1976)
  • Tore TA 2000 (1957)
  • Minerve (1959-1977)
  • Triton (1959-1982)
  • Néréide (1959-1982)
  • TFR (1973-1986)
  • INB n°165 et 166

Directeurs du CEN-FAR

  • Denis Marty (2000-)
  • Maurice Mazière (2003-)
  • Jean-Pierre Pervès
  • Claire Giry (2014-2016)[8]
  • Anne Flüry-Hérard (2016-2017)
  • Dépend du centre de Paris-Saclay (depuis 2017)

Homonymie

Il existait aussi un fort de Châtillon à Châtillon-le-Duc, près de Besançon, ainsi qu'un fort Châtillon à Boulogne-sur-Mer (construit au XVIe siècle).

Notes et références

  1. « 503 Service Unavailable », sur chez.com via Wikiwix (consulté le ).
  2. a et b Rapport de l’ASN sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2006, Autorité de sûreté nucléaire, , 515 p. (ISSN 1956-2195, présentation en ligne), p. 426.
  3. Retraitement du combustible - principales opérations - par Michel Bourgeois, Techniques de l'Ingénieur
  4. a et b « Centre CEA de Fontenay-aux-Roses », sur asn.fr via Wikiwix (consulté le ).
  5. Du génie nucléaire au génie biologique
  6. Maguelone Bonnaud, « Le CEA se débarrasse de son immeuble incendié », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Des traces de plutonium retrouvées dans la Seine - Le Monde, 17/06/2014
  8. Claire Giry est nommée Directrice du centre CEA de Fontenay-aux-Roses

Articles connexes

Liens externes

  • CEA site de Fontenay-aux-Roses
  • (fr) Histoire du fort de Chatillon sur lemarquis78.chez.com
v · m
Place de Dunkerque
Place de Lille
Lille–Maubeuge
  • Maulde (en)
  • Flines
  • Curgies
Place de Maubeuge
Trouée de l'Oise
Place de Verdun
Hauts de Meuse
Place de Toul
Trouée de Charmes
Place d'Épinal
Haute-Moselle
Place de Belfort
Trouée de Belfort
Massif du Jura
Place de Besançon
Savoie
Briançon et Tournoux
Place de Nice
Place de La Fère
  • Liez
  • Vendeuil
  • Mayot
Place de Laon
Place de Reims
Place de Paris
Place de Langres
Place de Dijon
Place de Lyon
Place de Grenoble
Place de Toulon
  • Six-Fours
  • Peyras (batterie)
  • Gros-Cerveau
  • Pipaudon
  • Mont-Caume
  • Croix-Faron
  • Coudon
  • Colle-Noire
  • etc.
Roussillon
Côte Atlantique
Outre-mer
  • Djebel Kébir (Bizerte)
  • Cap Manuel (Dakar)
  • Bel-Air (Dakar)
  • Route de Baria (Saïgon)
  • Cap Saint-Jacques (Saïgon)
  • Rach-Cat (de) (Saïgon)
v · m
Directions
Centres
Filiales
Institut / Laboratoire
Collaborations
Outils
Hauts-commissaires
v · m
Production d'électricité
Principaux acteurs
Centrales en exploitation
Démantèlement
Recherche et formation
Principaux acteurs
Histoire
Sites
Réacteurs
  • Cabri
  • RJH
  • Pégase
Laboratoires et ateliers
Démantèlement
Cycle du combustible
Acteur
Sites
Gestion des déchets
Acteur
Sites
Sûreté et sécurité
Principaux acteurs
Associations
Voir aussi : Liste des réacteurs nucléaires
  • icône décorative Portail de la physique
  • icône décorative Portail de l’énergie